Dans le cadre de leur MIL (Module d’Initiatives Locales), les étudiants en BTS ACD 2ème année ont eu l’opportunité d’explorer le domaine l’agriculture connectée.

Tous les jours de la semaine, ils ont pu faire une visite.

JOUR 1

Visite d’exploitation au GAEC Sourice.

Le GAEC Sourice, situé au cœur de Le Voide, dans le Maine-et-Loire, illustre parfaitement l’équilibre entre tradition et innovation dans le domaine agricole. Sous la direction passionnée et déterminée de deux frères depuis 2010, cette exploitation porcine de renom s’est distinguée par son engagement envers la modernité. Dotée d’une superficie de 35 hectares dédiée aux cultures diversifiées et modernes, la ferme a su tirer parti des technologies connectées telles que la station météo connectée, Fertilio e-RM, Farmstar et John Deere Link pour une gestion précise et écologiquement responsable de ses cultures, tout en maintenant une production porcine de haute qualité.

Au-delà de ses succès commerciaux, le GAEC Sourice incarne une vision prometteuse pour l’avenir de l’agriculture. En combinant savoir-faire traditionnel et adoption proactive de technologies de pointe, les frères Sourice offrent un exemple inspirant d’agriculture connectée au XXIe siècle. Leur ferme devient ainsi un incontournable pour ceux qui cherchent à comprendre et à s’engager dans le visage actuel et futur de l’agriculture, où l’efficacité et la durabilité vont de pair avec la préservation des pratiques agricoles ancestrales.

JOUR 2

Une partie des étudiants a pu visiter l’exploitation de Mr Godineau à Saint-Macaire du Bois.

Monsieur Godineau exploite environ 600 ha en propriété et fait également de la prestation en ETA où il exploite 500 ha en culture en plus des prestations classiques.

Pour sa pulvérisation, Il a fait le choix de s’équiper de la technologie Carbon Bee en association avec Berthoud, qui lui permet grâce à un système de caméras intégrées sur la rampe de pulvérisation d’apporter du produit uniquement sur les adventices détectées. Cela lui a permis de réduire le volume de produits phytosanitaires de 25 à 92 % et de ne plus utiliser de glyphosate.

Aussi, dans le but préserver au maximum ses sols de la compaction, il a équipé l’ensemble de ses machines d’un système de télégonflage. Dans le même objectif, il a choisi de sous-dimensionner ses équipements.

JOUR 3

Pour ce 3ème jour de visite, les BTS APV2 se sont rendu à l’antenne de Terrena d’Angers,

David Bousseau, responsable R&D de la branche « maïs semence » les a reçus pour une présentation des activités de TERRENA/CERIENCE avec un focus sur les technologies digitales développées par le groupe.

Parmi ces outils connectés, ils ont pu approfondir Fertilio-sat ou fertilio e-RM mais encore Fongipro.

Fertilio e-RM permet de créer des cartes de modulation grâce à la résistivité électrique dans le sol, de 30 à 90 cm dans le sol. Cela consiste à envoyer des courants électriques et de mesurer la capacité du sol à limiter le passage d’un courant électrique, cela permet une estimation de la profondeur des sols.

Cette carte donne donc des zones hétérogènes. Après l’étude d’un expert pédologue et d’une analyse de sol dans chaque zone hétérogène, la prestation permet d’obtenir une carte de modulations de doses pour une grande partie des intrants.

Cette technique permet en moyenne une économie d’intrants, une augmentation des rendements et une réduction de l’impact environnemental des pratiques agricoles.

Pour Fongipro, A l’aide de station météo tels que leur partenaire Weenat ils peuvent déterminer la pression de maladie fongique à chaque stade sur les céréales à pailles. Ce modèle de prévisions des risques a conduit a une impasse de traitements de l’ordre de 61% à 84% avec un gain net de 30 à 34 €/hectare.

Les échanges avec David Bousseau se sont terminés par une présentation de leur outil de bilan hydrique Irré-Lys et par les grands axes de recherche sur la création variétale pour faire face au dérèglement climatique.

JOUR 4

Les étudiants ont été accueillis par Éric Loyau, polyculteur-éleveur en Sarthe. Il est également président des irrigants de la Sarthe et trésorier de la FDSEA. L’exploitant, irrigant depuis 30 ans, à plusieurs productions : production végétales (blé, maïs, tournesol) et de vaches allaitantes (Salers).

Sur son exploitation, les profondeurs de sol ne dépassent pas 30 cm et sa réserve utile est de 50 mm. L’irrigation est donc une question de survie pour son exploitation.

Cette visite avait pour but de s’informer quant aux problématiques liées à l’irrigation et à la ressource en eau ainsi que sur l’utilisation de sondes capacitives.

Par son activité d’irrigation, l’exploitant utilise comme OAD trois sondes capacitives qui permettent de mesurer l’eau et l’humidité dans le sol. La sonde va calculer ce qu’il faut apporter en dose (mm) et à quel moment. Cet outil mesure 60 cm et est équipé d’un capteur tous les 10 centimètres. Cela permet un gain d’un à deux tours d’eau d’économie. Les sondes fonctionnent seulement sur les cultures blé et maïs. Les sondes sont liés avec un abonnement Agralis qui est en relation avec la chambre d’agriculture pour un suivi abondé d’un conseil.

JOUR 5

Les étudiants se sont rendus sur l’entreprise Barrault Horticulture. Ils ont été reçus par Mme Barrault en personne qui a présenté la gestion climatique connectée et le fonctionnement du chauffage au sein des différentes serres. Aujourd’hui, l’entreprise présente deux systèmes de chaufferie, une qui fonctionne au gaz naturel liquéfié et l’autre au fioul lourd.
Pour finir la présentation, les étudiants ont visité les différentes serres, pour voir et comprendre concrètement les différentes installations de chauffage, les techniques d’irrigation et la gestion des ouvrants. Enfin, la présentation s’est terminée par une visualisation du logiciel de gestion climatique sur ordinateur et sur smartphone.

JOUR 6

Pour cette dernière visite de la semaine MIL consacrée à l’agriculture connectée, les étudiants ont été reçus par Alain Ferre, directeur technique de la station d’expérimentation AREXHOR Pays-de-Loire.
Après une table ronde pour discuter et comprendre les enjeux de la crise agricole actuelle ainsi que sur une comparaison low-tech/high-tech, le directeur a présenté l’utilisation du LIDAR (avec des caméras « Kinect ») pour la mesure du développement des plantes sur un essai de type « biocontrôle ».

Nous en avons profité également pour prolonger notre visite en regardant un essai comparatif sur l’incorporation de matière organique fortement carbonée (BRF) et un autre sur la croissance et le développement de résistance chez des plantes cultivées sous différents spectres lumineux.

Ceci a été l’occasion de parler des grands axes de recherche pour les modes de production sans produits de synthèse.

Charles Bocquier, enseignant