Quitter Angers et s’envoler vers un ailleurs, lointain et sauvage…

Après avoir entendu parler pour la première fois de la Kungsleden au détour d’une vidéo YouTube en février 2023, c’est 3 mois plus tard que j’ai décidé de passer à l’action.

La Kungsleden, c’est la « voie royale » en Français. Un parcours de trekking mythique à l’extrême Nord de la Suède, au cœur de la Laponie chez le peuple Sami. C’est un havre de nature protégée de 425 km de long, qui peut être parcouru en trois à quatre semaines de marche environ. C’est dans cette région-là moins peuplée d’Europe au nord du cercle arctique polaire que l’on peut observer les forêts de bouleaux et la toundra qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, accueillant rivières et lacs immenses, glaciers et montagnes…

Alors, pourquoi ce trek ? C’était pour moi l’opportunité de me challenger, de méditer, de tester mon mental, mes capacités physiques, de remettre le compteur à zéro avant la prochaine rentrée scolaire mais surtout d’aller plus loin dans mon approche du trekking autonome. Après le GR20 en Corse en 2021 et le Tour du Mont Blanc en 2022, il me fallait une nouvelle épreuve en solitaire pour 2023.

Je suis partie en totale autonomie avec 17 kg sur le dos, c’est-à-dire avec ma tente, ma nourriture et tout le nécessaire pour vivre une belle aventure dans le Grand Nord. Le parcours a l’avantage d’avoir peu de dénivelé ce qui limite les grosses fatigues (500-700 D+/ jours). Je m’y suis rendue en août ce qui correspond à la fin progressive de l’été, mais les jours y étaient encore longs (avec au nord, le fameux soleil de minuit). L’autre avantage du Kungsleden et de la Suède, c’est la possibilité de pouvoir bivouaquer partout dans la nature en toute tranquillité.

La Kungsleden, ce sont des gros animaux sauvages comme des rennes, des élans, des renards polaires, des lemmings et heureusement peu de probabilités de rencontrer l’ours brun Suédois réputé discret. Les petites difficultés proviennent des moustiques voraces, du terrain boueux en temps de pluie, de la neige probable en été, de températures qui peuvent être négatives et d’un parcours entrecoupé de différents lacs qu’il faut traverser. Au-delà de servir de refuges, les « Fjällstugas » servent parfois d’épiceries ce qui est fort appréciable pour les ravitaillements. Ainsi, en fonction de leur ouverture ou fermeture, les points de ravitaillements peuvent varier et devenir plus rares. J’en ai payé les frais…dix refuges de fermés et 180 km qu’il m’a fallut dévier pour éviter la pénurie alimentaire. C’est ça aussi de se mettre en route sur l’un des plus grands chemins de randonnée. J’ai appris et j’ai avancé jours après jours vers l’aventure.

Charlotte LELIEVRE

Enseignante en agronomie et zootechnie